Vallée de la Samaria

Après deux bus et un transfert en moto, je fais étape à Manizales chez une très gentille dame, Ninfa. Cette passionnée de sa ville m’accompagne dans les rues de son quartier pour me faire visiter. Cette une belle attention. Le lendemain, je pars tôt pour San Félix. J’ai cinq heures de route, en pass

Vallée de la Samaria

Après deux bus et un transfert en moto, je fais étape à Manizales chez une très gentille dame, Ninfa. Cette passionnée de sa ville m’accompagne dans les rues de son quartier pour me faire visiter. Cette une belle attention.

Le lendemain, je pars tôt pour San Félix. J’ai cinq heures de route, en passant par Salamina, un joli petit village typique.

Si Salamina est déjà bien enclavé, disons le San Félix m’apparaît comme totalement perdu dans la campagne du Caldas. Mais pour autant, c’est splendide. Tout est vallonné de collines vertes, couvertes d’herbe grasse ou paissent les vaches laitières (des normandes !) . Le tout est abondamment rincé par des trombes d’eau diluviennes, car ici débute la saison des pluies. A cette altitude, 2800m, il fait froid. Les fermiers qui déambulent en bottes couvertes de boue sur la place principale portent un poncho. Pour achever le tout, des nuages bas accrochent les collines et répandent leur brouillard. C’est beau je vous dis !

J’héberge chez une famille de locaux, ils semblent très surpris de voir un touriste. Je lis de l’incompréhension sur leur visage rustique de campagnards : comment un français a pu se perdre ici ? Ils ne semblent pas se rendre compte qu’à mes yeux, ils vivent dans un petit paradis tranquille et préservé.

La raison de ma visite, hormis les beaux yeux des vaches, c’est de randonner dans la vallée de la Samaria. Cette vallée de palmiers de cire est semblable à celle de Cocora, que j’ai pu visiter avec Antinéa, à la différence que celle-ci est inconnue du grand public, et donc grandement préservée.

Après une fraîche nuit sous trois couvertures, je me lève à 6h30 pour attendre le transport qui m’emmènera à la vallée, à vingts minutes d’ici. Ce transport est plutôt atypique, puisqu’il s’agit du laitier qui passe récupérer le lait des fermes de la vallée. Après plus d’une heure d’attente, j’arrête le camion et monte à l’arrière.

Le laitier est sympa, je l’aide à charger au final plus de quarante trois litres de lait pour le remercier de m’avoir pris. J’en profite pour goûter le lait frais ! Ce brave homme me dépose à l’entrée de la vallée.

Sur place, des fermiers faisant office de guides m’accueillent. La vallée est sur un terrain privé leur appartenant, ce qui leur permet de réguler l’accès pour protéger les lieux. En attendant que quatre autres français touristes nous rejoignent pour la visite, les fermiers me demandent de nourrir les veaux, ce que j’accepte avec plaisir !

Un lama apeuré
Un veau
Un autre veau (collant et baveux)
Un chien

Une fois les français arrivés, la visite commence. J’apprends que les palmiers ont plus de deux cents ans, qu’ils font de 40 à 60 mètres. J’apprends aussi que le paysage si unique, de collines défrichées avec ces sortes de terrasses, n’est pas naturel. En effet, il y a 80 ans, avant le bétail, la région vivait de la culture… De la patate. D’où ces terrasses. Le défrichement de la forêt par les hommes cause un tort puisque les palmiers ont besoin de pousser à l’ombre. La forêt de palmiers, symbole de la Colombie, est donc très sensible et en danger, d’où sa protection !

Après une bonne balade dans cet endroit magnifique, je rentre à San Félix, ravi. À peine le temps de faire mes affaires, de manger une soupe de poisson offerte par mon hôte, et je saute dans le bus.

Ainsi s’achève mon escapade de quelques jours. Je rentre à Bogotá pour récupérer un Fabien à l’aéroport qui ne survivrait pas une minute tout seul! Avec lui, je vais changer la dynamique de mon voyage. Avec lui, je m’apprête à mettre cap à l’est, sur le poumon vert du continent…