Vacances nordestinas

Plus de pampa. Fini l’intérieur des terres. Nous voilà atterris… A Natal. De cette enclave de Brésil aux confins des territoires Guaraní et des missions jésuites, nous avons basculé en six heures de temps (dieu qu’il est long de traverser le Brésil, ce continent) sur la côte du nord-est. Désormais i

Vacances nordestinas

Plus de pampa. Fini l’intérieur des terres. Nous voilà atterris… A Natal. De cette enclave de Brésil aux confins des territoires Guaraní et des missions jésuites, nous avons basculé en six heures de temps (dieu qu’il est long de traverser le Brésil, ce continent) sur la côte du nord-est. Désormais il fait chaud. Très chaud. Ici, la saison des pluies connaît ses premiers épisodes. D’un ciel clair et dégagé, on passe en une demi-heure à une averse tropicale qui trempe tout.

À peine sorti de l’aéroport que nous sommes récupérés par nos hôtes : la famille Medeiros Guedes. Thuany, Sloany et leur papa Samuel nous attendent pour nous accueillir chez eux quelques jours. Quel plaisir de les retrouver ! Après les avoir accueilli deux fois chez moi, dont la dernière tout récemment pour le mariage de Claire, à mon tour de bénéficier de leur hospitalité. Nous partons en direction de leur maison, à João Pessoa, en marquant un arrêt à Natal pour nous restaurer. L’endroit, savamment sélectionné, est un buffet de plats typiques de la région. Je re-découvre la farofa, la carne de sol, la paçoca, les feijão et toutes ces saveurs délicieuses du nordeste. Après s’être fait invité, nous partons visiter la plage de Natal où des dunes de sable viennent plonger dans l’océan Atlantique. C’est joli.

Nous arrivons le soir au sud de João Pessoa, dans leur charmante maison. Ils sont au bout du quartier, face à un champ qui les sépare de l’océan. Dans leur jardin, quatre fois plus grand que la maison, le papa fait pousser beaucoup d’agrumes, des mangues, des bananes, des sapotas et d’autres fruits inconnus. On trouve également une piscine dans laquelle nous passerons la fin de la soirée avec les filles à faire un concours de plongeons !

Le lendemain, découverte des plages environnantes. Les filles nous emmènent à Barra de Gramame, une plage aux falaises rouges splendides à cinq minutes de chez elles. Fabien et moi nous hâtons d’y arriver, attiré par l’eau tempérée de l’océan. Mais à notre surprise, les filles n’ont pas l’air emballées. Elles nous expliquent qu’ayant plu la nuit précédente, elles trouvent l’eau froide (froide ?) et trouble. Nous remontons donc en voiture pour tenter notre chance ailleurs, à une autre plage.

Elles jettent leur dévolu sur praia do Coqueirinho, un peu plus au sud. Pour nous, aucun changement. Nous passons d’un paradis à un autre. L’eau est magnifique, délicieuse. Le cadre est splendide. Fabien et moi passons l’après-midi à nous rouler dans les vagues. Les filles elles, sont sorties de l’eau car elles avaient froid (froid ?).

Nous finissons la journée au restaurant pour célébrer l’anniversaire de Samuel le papa. Avec Fabien, nous découvrons les pizzas aux goûts partagés (un quart viande, un quart margherita, un quart chèvre miel et un quart Nutella s’il vous plaît). Nous faisons bien rire la famille qui s’amuse de nous voir découvrir les pizzas brésiliennes. À tel point que la serveuse viendra bientôt nous demander de nous filmer en train de découvrir la pizza au chocolat, ce que nous accepterons avant de faire copieusement les pitres et de finir sur le compte instagram de la pizzeria (sous-titré : « regardez comment nos pizzas plaisent à tous, même aux gringos ! »).

Au troisième jour de notre séjour, je passe dans la matinée chez le coiffeur. J’entends d’ici ma mère s’écrier « enfin ! ». Les oreilles dégagées, je suis prêt à partir pour l’intérieur des terres avec Fabien, Thuany, son cousin et sa copine. Nous allons fêter la são João à Campina Grande (« la meilleure du monde » quel slogan !). En effet, à trois jours du solstice d’hiver au Brésil, la saint Jean est synonyme ici dans le nord-est de l’arrivée des pluies. Ces pluies sont particulièrement attendues pour les habitants du Sertão, l’arrière pays très aride où la vie est très dure. Ainsi, l’identité de la são João est basée sur le maïs et d’autres produits agricoles qui sont mis à l’honneur. Les villages sont décorés de fanions, on danse le forró et la quadrilha, on tire des feux d’artifices dans les rues et on se réunit en famille autour d’un bon repas.

Nous arrivons à Campina Grande sous la pluie. Il y a là une vogue géante avec estrades de concert, stands de jeu et buvettes. Un mélange entre un festival et un carnaval. Nous passons la soirée à nous amuser dans les stands, obtenir des dégustations gratuites et regarder le concours de danse de trilha. Je me suis rendu compte pendant la soirée qu’au même moment, en France, on célébrait la fête de la musique !

Du repos pour le lendemain ! Déjà que je me sens plus fatigué avec les filles qu’en voyage, voilà que nous sommes rentrés à 3h du matin à cause des heures de route et de Thuany qui était déterminée à rester pour reprendre toujours plus de caipirinhas. Ainsi, nous allons simplement à la plage avec Sloany pour se baigner et jouer aux raquettes de plage.

Au 23 juin, nous partons faire du kayak à Barra de Gramame, côté fleuve. Après une demi-heure, nous sommes saisis par une averse qui nous force à sortir de l’eau. Nous rentrons nous sécher et convenons d’un accord avec les parents : pour les remercier de leur accueil chaleureux, nous allons cuisiner un repas français pour tous. Le défi est grand : il faut faire avec les produits locaux, et s’adapter au régime alimentaire de Sloany qui ne peut avaler du gluten. Après être allé faire les courses, Fabien et moi commençons à nous activer en cuisine. J’entame une quiche Lorraine car le papa avait adoré celle de ma sœur il y a 8 ans de cela. Ensuite, le dauphinois que je suis entame un gratin chargé en crème et en ail (tout comme mamie ma appris) tandis qu’en parallèle, Fabien est en liaison téléphonique directe avec Montsauche-Les-Settons où sa grand-mère lui réexplique la recette d’un vrai bœuf bourguignon. Quelques heures passent, les paquets de fromage râpé et les bouteilles de vin se vident. Je termine avec la confection d’un phare breton à l’ananas façon tatin. Il sera accompagné d’une boule de glace vanille au moment de servir. Le moment de la dégustation arrive. Nous arrivons à table avec les mets sur un fond de Julio Iglesias (le chanteur préféré de la maman). Je pense que le repas plaît à en juger par l’absence de bavardage. Nous venons de marquer des points !

Je Lundi, plage. Cette fois, avec Sloany, nous partons sur une des plages au nord de João Pessoa pour louer un surf. L’océan déroule de petits rouleaux, fort plaisants à prendre avec une planche. Nous passons quelques heures à nous amuser à surfer, dans une eau toujours aussi chaude et sous un soleil toujours aussi dangereusement brûlant. Le soir, nous visitons la feria artisanale de João Pessoa, qui propose de superbes articles en laine de mouton ainsi que des bonnes bouteilles de cachaça ou encore des bolo de rolo à la goyave.

Finalement, le lendemain, c’est officiellement notre dernier jour avec eux. Nous choisissons de retourner passer une matinée à Coqueirinho. Tandis que Thuany et son papa se reposent à l’ombre, en sirotant une noix de coco, Fabien et moi défions encore l’océan en nous jetant dans les immenses rouleaux pendant plusieurs heures. Nous rentrons préparer nos affaires. Je suis un peu triste de partir car on s’accommode si vite du confort. J’aurais pu rester une semaine en plus tellement j’étais bien. Mais le voyage m’appelle. Nous filons vers la gare routière. Une dernière accolade et nous nous laissons. Je remercie encore une fois la famille pour leur accueil, les invitations au restaurant, nos soirées jeux de société, bref, tout le temps passé cette semaine. Nous nous reverrons bien, ici ou en France !