Uyuni – Sur Lípez

En ce 7 juin, fraîchement revenus de l’Amazonie, nous nous attaquions à la visite la plus touristique de Bolivie : le salar d’Uyuni. De retour dans les hauts sommets, il faisait froid (environ zéro la nuit). Nous avons fait le tour de la ville d’Uyuni pour sélectionner un tour guidé de trois jours.

Uyuni – Sur Lípez

En ce 7 juin, fraîchement revenus de l’Amazonie, nous nous attaquions à la visite la plus touristique de Bolivie : le salar d’Uyuni.

De retour dans les hauts sommets, il faisait froid (environ zéro la nuit). Nous avons fait le tour de la ville d’Uyuni pour sélectionner un tour guidé de trois jours. Trois jours, c’est ce que nous avions pour parcourir plus de mille kilomètres effectuant une boucle qui nous faisait passer jusqu’au point le plus au sud-ouest de la Bolivie, dans le Lípez. Après avoir constitué une équipe de jeunes (des français, toujours des français) composée de Clara, Anaïs, Arnaud et Minco (un intrus bulgare), et d’un guide sympathique (Jesús, un véritable seigneur), nous avons débuté le tour. Le premier arrêt, un cimetière de trains anciens qui au XIXe siècle parcouraient le continent du Pacifique à l’Atlantique.

Ensuite, nous avons mis le cap sur l’objet principal de notre présence : le salar d’Uyuni. Avec ses cents kilomètres de diamètre, il s’agit du plus grand du monde. Effectivement, c’est l’impression que j’ai eu : une étendue de sel à perte de vue. En fait, bien que bordé de montagnes et de volcans, il est si gigantesque que ses dimensions dépassent l’horizon. Ainsi, d’un bord, on ne voyait pas les montagnes d’en face puisque la terre… Est ronde !Nous avons parcourut la moitié du salar, en marquant de nombreux arrêts photos, avec jeu de perspective.

En fin d’après-midi, nous étions quasiment au centre du salar. D’un coup, d’une couleur de roche brune qui tranchait avec le blanc aveuglant du salar, apparaissait « l’île » d’Incahuasi. Des cactus y poussaient, la seule végétation aperçue de la journée. Je pense qu’en temps de pluie, quand le salar se remplit d’une pellicule de quelques centimètres d’eau, l’endroit doit vraiment être une île. Nous en avons fait le tour avant de repartir un peu plus loin célébrer le coucher de soleil à l’horizon, avec un verre de vin.

Quelques heures de route plus tard, nous arrivions dans notre logement : un hôtel de sel en bord de salar. Je dois dire que les blocs de sel ne sont pas les meilleurs isolants puisqu’il faisait froid à l’intérieur. De plus, j’ai partiellement aimé la soirée à cause de l’aspect tourisme de masse qui se pratiquait là-bas (biensur que nous avons la Wi-Fi ; mais c’est payant. Biensur que nous avons des toilettes ; mais le papier n’est pas inclus, payant. Une douche chaude ? Je vous laisse deviner).

Le lendemain, début du jour 2. Jesús a roulé pleine balle vers le sud. Désormais, plus de route, plus de réseau, plus de villes. Que des pistes poussiéreuses dans des déserts de pierres bordant des montages. Certaines délimitaient parfois la frontière avec le Chili. Nous avons passé la matinée à longer moultes lagunes. Quand elles n’étaient pas gelées, des flamands roses s’y trempaient les pattes. Au bord, des vigognes broutaient. Tout était très calme, apaisant.

L’après-midi, d’autres arrêts nous ont permis d’observer des formations de pierre originales ainsi que les Vizcacha, mélange d’un lapin et d’une marmotte, qui vivent dans les rochers. Comme les gens les nourrissent, ils n’étaient pas farouches. J’ai même pu en toucher un (très doux). Finalement, nous avons atteint la lagune colorée, immense et… Colorée, par les micro-algues qui lui confèrent sa couleur, ainsi qu’aux flamands roses qui les mangent. Malgré le froid qui me glaçait les doigts, j’ai réussi à immortaliser le paysage que je n’avais alors qu’en fond d’écran sur mon téléphone. C’est toujours satisfaisant de remplacer ses fonds d’écran par la même photo prise par soi-même !

Nous sommes ensuite rentrés dans le second logement, encore moins isolé et encore moins équipé que le premier (électricité fournie par un générateur, simple vitrage, toit en tôle). Mon estomac étant anéanti par le repas de la veille, je n’ai rien mangé, préférant gratter la Wi-Fi des hôtels voisins et me coller au poêle.

Finalement, le lendemain, troisième jour, nous repartions un peu plus vers le sud. Nous sommes partis très tôt, à 4h du matin, pour voir des geysers au lever du soleil. C’était le moment idéal puisqu’il faisait assez lumineux pour voir, mais toujours froid (-10°C) pour que l’eau qui sortait à 50-70°C se vaporisât dans l’air. J’ai aimé l’endroit, d’autant que j’ai découvert une nouvelle manière de me coiffer : voulant me réchauffer, je restais dans le nuage de vapeur du geyser principal, qui m’a trempé. A peine le temps de rentrer à la voiture, à moins de dix mètres, que mes cheveux avaient gelés !

En reprenant la route, nous avons traversé le désert de Dali, nommé ainsi pour les pierres plantées là, des bombes volcaniques, qui auraient inspirées à Dali les formes distordues de ses tableaux. Puis finalement, nous arrivions au fond du fond, dans le coin le plus au sud-ouest de la Bolivie, au pied du Licancabur. Ah le Licancabur ! J’avais tant attendu le moment de revoir ce volcan que j’aime tant. Il y a deux ans, je l’avais observé depuis San Pedro de Atacama sous tous ses angles chiliens. Désormais, j’étais là, de l’autre côté. Il abritait deux magnifiques lagunes, les plus belles que j’ai vu des trois jours.

Nous avons pris des photos et sommes remontés en voiture pour une longue route qui allait nous ramener à Uyuni. Malgré un aspect touristique détestable (tous les toilettes public payants, les 4×4 qui se suivent, les gens qui se collent alors qu’on est dans un désert), j’ai apprécié parcourir les kilomètres de vide dépaysant pendant ces trois jours.