Lac Titicaca

Au commencement, il y avait Viracocha, le dieu créateur. Celui-ci créa la terre, le ciel, les océans, et tous les êtres vivants dont les humains. Pour apporter de la lumière aux humains, il fit émerger le dieu soleil, Inti, d’une île au cœur d’un immense lac. L’île sacrée du puma de pierre (Titi Kha

Lac Titicaca

Au commencement, il y avait Viracocha, le dieu créateur. Celui-ci créa la terre, le ciel, les océans, et tous les êtres vivants dont les humains. Pour apporter de la lumière aux humains, il fit émerger le dieu soleil, Inti, d’une île au cœur d’un immense lac. L’île sacrée du puma de pierre (Titi Khar’ka en langue Aymara), donna bientôt son nom au lac…

Du lieu d’origine des premières civilisations inca nous avons approchés en visitant les pourtours du lac Titicaca. Ce fût une visite très enrichissante sur le plan culturel. Nous sommes arrivés à Puno depuis Cusco pour commencer par le côté péruvien du lac. Les deux choses qui m’ont frappées en arrivant étaient l’état de zénitude des gens sur place, tous gentils et détendus par l’ambiance que procurait le lac. Et le lac justement. Il était tellement immense qu’on se croyait face à la mer. Une mer plate, sans vagues, avec un horizon distinct et à 3800m d’altitude.

Il s’y trouve un village bien particulier, puisqu’il est flottant. En effet, la communauté d’Uros repose sur une île « bâtie » avec des joncs de totora, qui en séchant s’apparentent beaucoup à de la paille. Les visites étant gérées par une rotation des familles locales, c’est une petite dame qui nous a emmené sur son bateau pour atteindre son village. Nous avons eu le droit à un cours privé sur leur histoire, leur culture. Ainsi, nous avons pu apprendre que l’épaisseur des îles était de deux mètres, qu’il y avait une moyenne de cinq familles par île, qu’il y avait une île centrale (celle du président), une île pour l’école, une pour l’église…

Après avoir suivi les explications et acheté de l’artisanat, nous avons changé d’île pour aller manger au restaurant une bonne truite locale. Nous étions quasiment les seuls touristes, c’était très agréable.

Cette belle excursion achevée, nous sommes retournés à Puno afin de passer côté bolivien. Mais le système de transport péruvien étant ce qu’il est, nous avons perdu plusieurs heures et sommes finalement arrivés après la fermeture de la frontière. Nous avons donc passé la nuit dans le village frontalier, Yunguyo, déclaré capitale de la culture Aymara. Car en effet, il ne faut pas négliger que par ici, les gens parlent Aymara, une langue amérindienne ancestrale aux accents de japonais dont j’ai entrepris l’apprentissage depuis (pour négocier des prix encore plus bas !).

Aski Uru = Bonjour
Kamisaki = Comment ça va ?
Qawqhasa = C'est combien ?
Waliki = Bien
Yuspayarpa = Merci

Cette étape inattendue ne fût pas si mal puisque le lendemain matin à Yunguyo, nous visitions la petite feria locale où des mamies présentaient leur plat les plus typiques, pour la majorité à base de quinoa. C’est sans hésiter une seconde que j’ai décidé d’en goûter le plus possible ! Étant les seuls étrangers, nous avons été autant photographiés et alpagués que nous avons pu le faire en retour. Tous les papis, curieux, venaient me serrer la main et me demander si j’aimais ce que je mangeais. D’un regard pas très discret, les mamies nous fixaient et s’échangeaient des commentaires en penchant la tête, avant d’exploser de rire. C’était toutefois un beau moment d’échange.

Après cela, nous sommes repartis pour la Bolivie. Enfin ! Un nouveau pays ! De l’autre côté du lac, c’était tout aussi calme. Copacabana est une ville un petit peu touristique. Nous avons effectué la routine nécessaire à l’arrivée dans un nouveau pays (argent, carte sim) avant de réserver un tour en bateau pour le lendemain, aux îles proches.

Le tour fût bien plaisant : après un rapide détour par l’île de la Lune, nous avons débarqué sur l’île du Soleil. Cet endroit était sacré pour les incas, symbole de connexion avec les dieux. D’ailleurs, bon nombre de personnes de notre groupe a enlevé ses chaussures sur l’île pour être plus « connecté ». Les guides nous on emmené jusqu’à une table en pierre autour de laquelle notre groupe s’est mis en cercle avant de poser nos mains dessus et de nous connecter avec la Pachamama (la mère nature). À deux pas, une énorme pierre nous surplombait : de cette dernière, ornée d’or à l’époque de l’empire Inca, aurait émané Inti (le dieu soleil) au moment de sa création. C’est également ici que plus tard, ce même dieu, voyant les humains sauvages s’entretuer, aurait créé les premiers incas Mánco Pacac et Mama Oclio pour que ces derniers civilisent les Hommes. Partant de l’île vers le nord, ils auraient fondé une ville, Cusco, qui deviendrait vite la capitale de l’empire.

Finalement, nous avons visité le temple de Chincana. En son sein, une pièce avec trois portes. La trinité andine. La porte de gauche, celle du serpent, représentait la santé. Celle du milieu, le puma, représentait la protection. Finalement, celle de droite, celle du condor, représentait la connaissance. Quelle choisir ? Pour finir, les guides nous ont fait faire une petite cérémonie de purification à l’eau de source, j’ai eu l’impression de me faire baptiser à nouveau !

Après cela, nous sommes rentrés à Copacabana, ravis d’avoir pu visiter cet endroit entre histoires fantastiques et traditions mystérieuses. Des mystères, la Bolivie semble en renfermer un paquet d’autres. J’ai hâte de les découvrir !