Huaraz
Nous arrivons enfin à Huaraz, la grosse étape au nord du Pérou. Quel bonheur de découvrir la cordillère blanche ! Notre bus de nuit est arrivé en avance à 5h du matin, donc nous attendons l’ouverture du marché central pour y petit-déjeuner. Après avoir avalé des petits pains à l’avocat, nous nous re

Nous arrivons enfin à Huaraz, la grosse étape au nord du Pérou. Quel bonheur de découvrir la cordillère blanche ! Notre bus de nuit est arrivé en avance à 5h du matin, donc nous attendons l’ouverture du marché central pour y petit-déjeuner. Après avoir avalé des petits pains à l’avocat, nous nous rendons à notre hostal. Pas de chance, celui-ci se situe au point le plus haut et le plus loin du centre. Nous n’y restons pas dix minutes, prétendant devoir annuler à cause d’un imprévu. En réalité, nous activons le plan B, un hostal de secours que j’avais repéré. C’est super propre, géré par une dame adorable et sa petite fille, une vraie chipie !

Nous passons le reste de la journée à se reposer, chercher des tour opérateurs et à visiter la ville entourée de sommets enneigés gigantesques.
Le lendemain, nous commençons fort avec la visite de la laguna 69. Il s’agit d’une randonnée aller-retour de 14 km en six heures pour se rendre au pied d’un cirque glacé où se trouve la lagune. J’ai briffé Fabien : je veux que nous fassions usage de nos talents de randonneurs pour vite arriver, et partir les derniers afin d’en profiter au maximum. C’est ainsi que nous entamons la marche avec un rythme infernal. En quelques dizaines de minutes, nous allons distancer notre groupe, rattraper un autre à tel point que nous devrions être les premiers de la matinée à arriver ! Nous filons à travers la vallée qui le rappelle la grande Sassière.



Après trois heures de marche et une grande montée finale, nous arrivons à la lagune. Située à 4600m d’altitude, elle recueille l’eau d’une cascade qui jaillit du glacier accroché à la montagne. Cette montagne est si immense qu’on ne voit pas son sommet camouflé dans les nuages. Parfois, lors de quelques éclaircies, les brumes laissent apparaître un pan de falaise. C’est à la fois effrayant et impressionnant !




Lorsque le guide, qui fermait la marche, arrive sur place, nous avons déjà mangé notre pique-nique, fait un maximum de photos, vu un renard sauvage et sommes repartis. En effet, durant la montée, nous avons localisé un chemin bifurquant menant à une autre petite lagune dans un cirque adjacent. Jouant de notre vitesse, nous voulons y parvenir. Il n’y a quasiment pas de chemin, c’est très caillouteux, mais le résultat vaut la peine : on découvre un petit ensemble de quatre lagunes sous un autre glacier (en réalité l’autre pan du même sommet que la laguna 69). Nous profitons, prenant encore de belles photos, avant de redescendre.



Il est alors 14h, nous n’avons plus que trois quarts d’heure pour retourner au bus. Durant cette intermède, notre groupe et le guide sont déjà passés, ce qui fait que nous nous retrouvons seuls. Autant dire qu’on active. Je me découvre une appétence pour la marche rapide, Fabien une pour le trail. Je parviens le premier au bus, doublant le guide quelques 100m avant, à 14h47 ! C’est exténués mais ravis que nous rentrons à notre hostal pour la nuit.
Le lendemain, journée plus tranquille mais tout aussi belle. Un nouveau tour guide passe nous chercher pour nous monter en voiture jusqu’à la lagune Rocotuyoc et la lagune congelée. C’est reposant de ne pas marcher parfois !
L’arrivée est époustouflante : la première lagune, Rocotuyoc, est d’un bleu encore différent à ce que nous avons vu la veille. Dans le fond, on aperçoit une petite cascade qui constitue le déversoir de l’autre lagune.




En s’approchant, après avoir emprunté un petit chemin au bord de l’eau, on parvient à cette deuxième lagune, la congelée. Elle porte bien son nom puisqu’il y flotte un glacier descendant des hauteurs. C’est splendide. L’endroit me rappelle des photos de glacier patagoniens ou islandais. Des blocs de glace se sont détachés et, tel des icebergs, flottent dans l’eau bleutée.




Après avoir contemplé le lieu pendant quelques heures, nous retournons sur nos pas pour rentrer à Huaraz. En arrivant en centre ville en fin d’après-midi, nous réfléchissons : il existerait un beau moyen de terminer l’aventure dans la cordillère blanche. Comment ? En se payant un guide pour effectuer l’ascension de Mateo, un glacier culminant à 5200m d’altitude. Nous trouvons une agence qui propose ce service pour le lendemain. Il est 18h et nous apprenons que dans neuf heures, nous partirons pour le glacier ! L’agence nous équipe d’un sac de montagne, d’un piolet, de crampons, d’un baudrier, de gants, d’un casque et d’un pantalon de ski. Nous rentrons pour nous reposer brièvement.
À 3h du matin, (presque) frais et excités, nous sommes récupérés par les guides. Nous sommes un petit groupe de six personnes avec deux guides. Après avoir roulé quelques heures, la camionnette s’arrête au pied du Mateo, à 4700m d’altitude. Le jour se lève à peine, des nuages accrochés aux cimes rendent la vue très grise.


J’enfile mon équipement, mes deux pantalons, mes trois t-shirt et mes trois vestes et ça y est, nous entamons la montée ; les guides discutent à l’avant, entre eux, tandis que nous avançons péniblement dans les rochers. Ils sont de bonne taille, ce qui revient plus à monter un escalier qu’à marcher. C’est épuisant. Malgré cela, je ne souffre pas de l’altitude. En cas de problème, notre hôte nous a fourni des infusions de feuilles de coca et de muña, deux plantes pour le mal d’altitude. Mais le meilleur remède reste notre condition physique olympique !



Au bout d’une bonne heure de grimpette, nous parvenons en bas du glacier. La partie amusante commence ! Nous chaussons nos crampons, empoignons le piolet et attachons nos baudriers pour former une cordée ! La glace est pentue mais les chaussures accrochent super bien. Je découvre comment il est difficile de marcher en cordée, se faisant imposer le rythme de marche.




Moins d’une demi-heure après, nous voilà au sommet. Malheureusement pour nous, la météo n’est pas bonne. La brume ne permet pas de voir plus loin qu’à cinq mètres… Je suis un peu déçu, fais de mon mieux pour les photos. D’autant qu’à ce moment un guide sort son téléphone pour nous montrer des magnifiques photos qu’il a pris la veille, une journée dégagée et idéale pour profiter de la vue.




La redescente se fait sans encombres. Je trouve cela plus facile, Fabien moins à cause du vertige. Une fois dans le véhicule, nous nous relâchons : cette montée m’a énormément fatigué, elle était assez technique !
Nous rentrons pour la dernière fois à Huaraz, retrouvant le soleil et le sommeil. Il ne nous reste plus qu’à dire au revoir à la ville et à sauter dans un bus pour quitter définitivement le nord du pays. Direction : la capitale !