Cusco en moto (1/2)
Après une bonne nuit de seize heures dans le bus, nous arrivons à Cusco. Tant de choses à faire aux alentours ! Que la culture prévienne rayonne ici ! Tous les jours, dans les rues animées, des enfants font des danses, des musiciens se produisent, on défile en costume traditionnel… C’est superbe. Av

Après une bonne nuit de seize heures dans le bus, nous arrivons à Cusco. Tant de choses à faire aux alentours ! Que la culture prévienne rayonne ici ! Tous les jours, dans les rues animées, des enfants font des danses, des musiciens se produisent, on défile en costume traditionnel… C’est superbe.




Avec Fabien, on évalue vite ce que l’on veut visiter et on se rend compte que les tours guidés vont nous coûter cher. C’est pourquoi on décide de louer une moto pour pouvoir tout visiter de manière indépendante et plus économique. Ainsi, on se retrouve avec une jolie petite Honda XR 190cc pour trois jours !


Nous partons donc le premier jour pour la première visite : la vallée sacrée des incas! La balade est très agréable. Fabien conduit et je tiens le GPS. On longe la laguna Piuray avant de grimper dans les chemins caillouteux, en croisant des bergers avec leurs troupeaux de moutons, pour surplomber les ruines de Chinchero. Il s’agit du palais impérial de Túpac Yupanqui, le second empereur inca ayant régné au XVe siècle. Après l’avoir bien contemplé, nous filons par un petit chemin étriqué jusqu’à la cascade Pok Pok pour une pause rafraîchissante.



En retournant à la moto, la légèreté de la journée s’évapore rapidement : nous réalisons que le chemin sur lequel nous avons débouché avec la moto est un piège. Il s’agit du chemin longeant le temple de Chinchero. De fait, il est interdit aux motos et pour cause, les incas adoraient les marches. En direction du haut, vers la billetterie que nous avons contourné sans nous rendre compte, des dizaines et des dizaines de marches d’un mètre taillées dans la pierre. En direction du bas, vers la cascade, d’autres marches qui se dégradent progressivement en un chemin de randonnée praticable uniquement à pied. Notre point d’accès, un talus pentu que nous avons dévalé, est impossible à remonter (la moto pèse 250kg). Nous sommes donc coincés dans ce chemin étriqué, que nous pensions être une route sur le GPS… Les minutes passent, les essais aussi. Nous déduisons rapidement que la sortie par le haut va être impossible. Le talus s’avère véritablement infranchissable après une dizaine d’essais. Au bout de deux heures, l’espoir est quasiment mort. Comble du malheur : Fabien commence à se tenir le ventre et fuit dans un buisson… La turista! Il ne manquait plus qu’elle. Je pars chercher de l’aide et tombe sur un berger. L’homme me dit que la seule manière de s’échapper est de descendre, jusqu’au fond de la vallée. Le choix est difficile. S’il dit vrai, nous avons peut être une solution. S’il se trompe, nous enfonçons un peu plus la moto dans un endroit inextricable. Après avoir réfléchi et exploré le chemin, nous nous lançons. Fabien est sur la moto, moi je marche à côté en la tenant. Nous descendons les marches une par une, minute après minute. Un moment, Fabien glisse. La moto lui tombe sur la cheville. Il se relève car il n’a pas le choix. Nous apprendrons plus tard qu’il se l’est foulée.



Le chemin emprunté était une véritable épreuve.
Un moment, nous bifurquons vers un chemin qui n’est plus celui de la cascade. Il s’agit du camino real inca, le chemin qu’empruntaient les incas il y a cinq cents ans pour traverser la vallée. Il n’est quasiment plus utilisé, très sauvage et donc tout autant difficile. Après une cinq-centaine de marche en trois heures, nous parvenons en bas de la vallée et, miracle, apercevons un 4×4 ! Cela signifie que le chemin est praticable en voiture et, effectivement, il l’est. Nous débouchons en quinze minutes à Urquillos.

La moto est légèrement rayée, un rétroviseur a été cassé, mais nous reprenons la route, tardivement dans la journée, pour le reste de la vallée. Dans ce genre de moments, il faut beaucoup de mental. Nous en avons fait preuve.
Nous fonçons en direction de Maras, où se trouve une montagne avec une drôle de particularité : des sources d’eau salée en jaillissent, les péruviens les exploitent en salines. Le paysage est plus désertique, avec un petit air de Far West. C’est très joli !


Ensuite, direction la dernière étape à Moray. Il s’agit de terrasses circulaires où les incas de Cusco testaient différents semis dans différents écosystèmes pour envoyer les bonnes graines aux bons endroits de l’empire et garantir la prospérité alimentaire. Nous arrivons au couché de soleil, la moto encore fumante. La vue sur les glaciers est splendide. C’est ce que préfère de la journée.



Nous remontons sur notre véhicule et prenons la direction de Cusco, dans la nuit naissante. Cette première journée pleine d’émotions s’achève, la suite risque de secouer autant…. A suivre !